Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

vendredi 24 septembre 2010

J'aime ma vie pis les texto à trois heures du mat'.

J’aime ma vie.

J’aime me rouler cinq fois par jour dans mes couvertes qui font une montagne pleine de plis avec des épaisseurs variables-multicolores qui fittent pas ensemble.

J’aime mes bancs d’école, j’aime aller m’y asseoir avec Samimo quand j’ai brossé pis que j’ai pas eu le courage de me maquiller. Même si retourner à l’école, ça fait comme si j’avais pas réussi, même si des fois le monde fait des drôles de faces quand je leur dis. J’ai vingt-trois ans.

J’aime embarquer dans le truck avec des rockeurs pour Rouyn-Noranda. J’aime chanter dans des salles avec des balcons décorés.

J'aime prendre des bains trop bouillants qui brûlent, j'aime rajouter de l'eau chaude avec mon gros orteil toutes les cinq minutes pour avoir la chair de poule sur mes bouts de cuisses qui sortent de l'eau.

J’aime vivre avec plus de mots que de gestes. Je préfère regarder et trouver des surnoms au monde dans ma tête que de parler. J’aime être une succession de phrases assorties comme des pointes de pizza, une hawaïenne, une au poulet, une au peperoni-fromage pis une juste avec de la sauce tomate.

J’aime penser en poèmes, pis courir pour arriver chez nous parce que ça monte ça monte, pour être sure de pas rien oublier.

Ma tête est comme un seven-up.

Les bulles montent à la surface et après y en a plus, sont perdues. Faudrait que je mette un couvercle.

J’aime changer d’idée à toutes les demi-heures. C’est pas parce que j’aime pas pour de vrai, juste parce que j’aime trop pis plein d’affaires.

J’aime ma vie avec de l’amour croche qui fait rire tout le monde.

Entre faire rire ou faire pleurer, je préfère numéro 1.

Mais j'aime avoir de la peine une semaine ou plus par mois, j'aime vouloir me sacrer en bas du balcon, j'aime que ça ne dure que quinze minutes ou moins par mois.

J’aime m’exploser la tête avec des cafés au lait pis du vin de dépanneur. J’aime le moment où on tombe tout étourdi, où on a les joues rouge et le hoquet.

J’aime ma vie pis les texto à trois heures du mat’. Réveillez-moi, le plus souvent possible.

Réveillez-moi.

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