Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

samedi 6 novembre 2010

J'ai quitté Facebook (jour 1).



Hier, j'ai quitté l'amour de ma vie.

Celui à qui je donnais cinq heures de mon temps par jour.
Celui que je faisais passer par-dessus tout et avec toutes les excuses possibles.
Celui qui me réveillait la nuit. Celui qui m'a fait croire que j'étais hip et qui m'a finalement fait sentir la plus seule au monde avec mes 1200 amis que je connais pas et plus ou moins dix petits feux artificiels allumés/éteints/allumés en permanence pas de contrôle sur la switch à off.

J'ai besoin d'un peu de vérité.
Je veux laisser la vie faire les choses à la place de Facebook. Faire confiance au hasard. Laisser filer les relations qui m'apportent plus rien depuis longtemps et que je gardais branchées en inbox ou en publications sur mon wall.

Je reviendrai. Pas aujourd'hui pas demain je sais pas quand.

Depuis que j'ai douze ans, soit depuis la moitié de ma vie, je dis tout ce que j'ai à dire d'important derrière mon écran.
Je suis incapable d'affronter le réel.

J'ai arrêté de fumer voilà quelques semaines et ce n'est rien, une colline un caillou une graine de toast.


On est samedi soir. Je mange des bines.
Je sais pas quoi faire à soir, j'ai pus le suivi des événements.
Quessé qui s'passe dans l'monde?
J'vas tu manquer quelque chose?

Aujourd'hui, j'ai fait deux lavages, je les ai pliés. J'ai lavé la salle de bain. J'ai passé la balayeuse. J'ai écris un poème (voir ci-dessous). J'ai fini mon devoir sur Claude Gauvreau. J'ai bu un thé vert dans un café au centre-ville, j'ai écouté les conversations. J'ai regardé comment le monde était habillés. J'ai appris Sweet Baby James de James Taylor. J'ai rongé tous mes ongles, j'ai refait mon vernis deux fois, je l'ai rongé encore. Ma soeur m'a surprise dans la cuisine, assise à la table, en train de fixer le vide en tournant ma cuiller dans mon café. J'ai voulu squatter son profil Facebook derrière son épaule, elle a pas voulu.

On est samedi soir. Je mange des bines.
Je suis seule au monde, je suis déconnectée. C'est qui mes amis?
Est-ce que quelqu'un va lire ça si j'ai pus Facebook pour faire mon auto-promotion à marde?

J'veux pas le savoir, ça serait comme tricher.

Je pense que je me sens bien.
À demain.


6 commentaires:

  1. moi honnetement j'aime pas mal mieu lire ton blog que les updates de facebook :p
    continue!
    gab dugas

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  2. moi je la lis ton auto-promotion à marde ;)

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  3. Je t'ai cherché sur FB... t'ai pas trouvé... je suis contente de comprendre ici. J'aime te lire, beaucoup. Si tu as une liste d'envoi pour ton blog, inscrit mon courriel, tes réflexions, ta sincérité, tes mots m'inspirent.
    vivianelamy@yahoo.ca
    xx

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  4. En espérant que ta soeur publira vos petites vidéo sur son wall à elle :) à bientot Pat Lamarche xx

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  5. Facebook, ça peut servir à garder contact avec des gens loin. Des gens qu'on aime, avec qui on voudrait bien remuer la cuiler dans notre café le matin. Une ancienne camarade du secondaire que l'on peut féliciter pour son nouveau-né. Apprendre qu'un ancien amoureux a finalement publié son livre. Avoir des nouvelles de ceux qui n'appellent pas. Évidemment, si on passe des journées entières dessus, ça crée un problème. Les jeux vidéo aussi, tant qu'à ça...

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