Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

dimanche 21 novembre 2010

Allo. je suis mal née. j'écris.

Je tremble je grelotte je rougis je me cache le visage et les mains je ferme mon corps tout me tue je suis de la poudre d’escampette je crois, je suis tombée du lit à la naissance.
Je partage mon anniversaire avec la Sainte Église, je pleure en vieillissant, je veux mon jour à moi des confettis une résurrection.
Peut-être que ma mère voulait pas que je sorte.
Je n’ai pas connu le long tunnel noir où on étouffe où on se baptise de la couleur de l’existence qui est une salope à ce qu'il paraît.
Je suis sortie de la terre fendue qui coule rouge sans douleur, ma première épreuve est échouée, ma tête est trop grosse j’ai pas pleuré j’ai craquelé ma mère éternellement. Je suis tombée du lit à la naissance.
Je suis une criminelle d’être tellement comme ça, je veux une deuxième chance naître à nouveau me reprendre me faire petite petite comme un flocon qui ne fait pas mal mais grande grande comme un coeur. mériter ma place. en baver une bonne fois pour toutes. en prendre plein ma grande gueule. en donner.
Tout me tue, je suis de la poudre d’escampette je crois. Ça me passe à travers, je vis je vis JE VIS, CRISSE.
Les machines elliptiques les barres énergétiques le thé vert rien ne me rapetisse au point où j’en voudrais, rien ne m’élève au statut de l’eau. de l’air. de la terre. à quoi bon, je mange je lèche l’assiette deux crèmes dans mon chocolat chaud.

Je ne veux pas être trouée être remplie retire-toi ou bien je ne réponds plus de rien de rien.
Retire-toi je veux le vide qui tournoie en déploiements de soupirs par en dedans être convergente emmagasiner ce qui me garde debout déployée comme un arbre de la British Columbia. c’est à dire. rien.

Je fais pleurer ma mère je veux la pleurer itoo.

Être incomplète en attente tout le temps, gelée du début à la fin la tête haute la vie dans la gorge les mots dans les doigts, thank God pour les mots en tout cas.

Je ne serai plus gentille je serai la reine des enculées la grande vérité. pas pour mal faire, juste pour que ce qui est soit su. je veux vivre comme il faut, extérioriser la douleur les visions qui passent dans mon ventre regarder vers l’extérieur, vois vois comme c’est beau la vie quand c’est laid. Respire, prends prends ce qui t’es dû donne donne tout ce que t’as.  Recommence.

Allo. je suis mal née. j’écris.

2 commentaires:

  1. Vois vois comme c'est beau la vie quand c'est laid. Bravo.

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  2. C'est une pièce de théâtre que je veux voir sur scène. magnifique. tu es très douée. je t'envie. mais dans le bon sens du terme. tu es belle steph.

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