Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

lundi 8 novembre 2010

Surtout, te limoner ta peau de flétan.




Tu te mesures en kilojoules sur une pesée à truite mouchetée.
Tu t'y accroches par la bouche et t'attends le verdict, avec tes yeux de poisson volant.
Es-tu assez slick pour qu’on t’empaille? Es-tu assez slim pour qu’on t’arbore?
Tu te mesures en kilojoules en riz basmati en carrés de beurre sans sel en poêle chauffée sans beurre en steak haché végétarien.
L'épicerie est un jeu fastoche, suffit de savoir ce que tout vaut par cœur pour gagner.

Tu te mesures en ruban de couturier.
Avez-vous un t-shirt plus petit.
Avez-vous un jeans plus serré.
Tu te donnes des swings pour monter l'escalier. Par chance qu'y faut pas que t'ailles sauver la princesse-poissonne, tu serais obligé de te déshabiller avant, de te peler, de te décoller les nageoires de pieds, ça prendrait trop de temps, tirer le tout sur tes petites jambes de nageur olympique. Rester hydrodynamique.

Surtout, te limoner ta peau de flétan.

Tu te mesures au photomaton. Ton angle le meilleur est celui de gauche. Une bouche rouge, comme un flotteur.

Tu te mesures en douceur épidermique. En outils d'esthéticienne. En poils de torse. En millimètres de mâchoire croche. En longueur de tignasse. En longueur de pénis. En longueurs de piscine. Tu ferais une belle tête sur mon mur de pêcheresse.

Tu es parfait.

Tu calcules tu comptes et rien ne compte, tes yeux sont blancs de poisson. Ils regardent par l'intérieur, c'est pour ça.
Je mange du caviar en t’attendant.

Je calcule je compte les cailloux que tu laisses. 1 – 2 – 3. Ça t’allège. Rester hydrodynamique.
Bientôt t'en auras plus avoue.
J’espère que tes roches brilleront bien dans le noir des remous.

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