Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

jeudi 4 novembre 2010

Avec le break à bras pour nous séparer les cuisses.

Tu as comme des branches libres au bout de tes bras, qui me touchent le dos pendant que tu fais à semblant de danser. Tu pues la bière et je crois que je lècherais tes aisselles même si elles sentaient, surtout si elles sentaient. Tu pues la bière de l’intérieur de ta bouche et je boirais un verre de ta sueur, à peu près de la grosseur d’un pot de beurre de pin.

Tu touches à mes bouts de seins vite fait avec tes branches et tu me ris dans la face. Tu regardes si ça me fait quelque chose, je fais tout pour que ça ne fasse rien au niveau de ma couleur visagiale. T’es plus beau que Jérémie, ça me fait chier d’être avec Jérémie quand je suis avec toi et que lui est pas là. Quand toi t’es pas là, c’est pas si pire, je peux pas comparer ton nez plus petit et le sien plus gros avec un poil qu’il faut souvent couper. Tes paupières sont plissées de soleil et tu fais des blagues avec.

Je ferme mes quenoeils et je t’imagine en train de dégueuler comme pour casser le charme à terre.

Je m’assois sur le plancher, loin de tes branches, et je me berce tranquillement en écoutant la musique. Toi tu te mets devant moi par exprès pour que je te voie en bas de ta ceinture qui est au dernier trou, je le sais parce que j’ai regardé AH. Tu devrais manger plus de hamburger steak et de frites au lieu de torcher des planchers de sous-sols. T’es pâle et ta pomme d’Adam paraît beaucoup. Fais-tu beaucoup l’amour ces temps-ci et est-ce qu’elles aiment ça?


Maintenant, emmène-moi chez Jérémie parce que j’ai trop envie de toucher à ta ceinture avec mes maudits doigts-roseaux s’il-vous-plaît vil-sous-plaît j’ai les idées pas claires claires. Reconduis-moi dans ton camion voul-pi-slaît vous habitez dans le même quartier de toute façon pour faire exprès. Embarque-moi dans ton raccompagnement sur roues 4 X 4 avec le break à bras pour nous séparer les cuisses.

J’ouvre la fenêtre de ton truck.
Tu me regardes et tu me ris encore dans la face avec tes blagues de yeux. Regarde donc la route maudit con.

- C’est drôle, me suis trimé avant de sortir.
- Ah ouais, montre.
- Ben non, j’ai pas d’érection.
- Ah. C’est vrai ah. Anyways c’tait une joke.
-
-
- Là j’en ai une, veux-tu encore?
- N'oui.
- Touche-moi.
- Oké.

Et je t’ai touché, pendant trois secondes, juste le temps de dire roche-papier-ciseau mais pas le temps de dire allumette. Pas le temps de prendre un respire au fond du ventre chaud. Juste le temps de te faire une blague d’œil itoo. L’as-tu vue? Ça voulait dire "j’ai pas de petite culotte" pis "on se reprendra dans dix ans quand tu m'aimeras et que les Jérémie seront crapoutis". Je suis sortie de ton raccompagnement-raisonnable bye bye merci et j’ai senti l'odeur sur ma main avec mon nez, ensuite j’ai mis ma mitaine par-dessus pour la protéger. M’as-tu vue?

Ensuite je suis rentrée. Ensuite je suis embarquée sur Jérémie, qui m'a ramassée sur le pouce jusqu'au respire du ventre chaud. Il a beaucoup aimé sa soirée je pense.

1 commentaire:

  1. C'est très dur l'écriture. Tu m'as amené ailleurs l'instant d'un moment, Bravo!

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