Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.
mercredi 10 août 2011
Des belles têtes de pas fiables.
Cette nuit j'ai fait un examen scolaire de décapitation de maquereaux dans une classe assise à un bureau pis toutte, fallait se choisir un partenaire d'examen fait que j'ai choisi mon ami A. Il est arrivé à l'heure j'étais super fière parce que c'est son genre d'être en retard ou de juste pas se pointer, mais là la classe a commencé à se remplir pis il a paniqué pis il est parti sans dire bye, j'étais choquée bleue, pis là tout d'un coup c'était pus A. c'était G. mais dans le fond c'est un peu pareil parce qu'ils sont pareils les deux, pis je me souviens très bien je cherchais toute seule les maquereaux que je venais de décapiter mais qui bougeaient encore dans une piscine pleine de gros poissons avec des dents pas fins qui me mordaient le bout des doigts, je pensais le gros con le gros con il a pas idée à quel point il me met dans' marde pour mon examen pis je me suis juré que cette fois-ci je pardonnerais pas pis je ressens encore la même affaire deux heures après m'être réveillée.
dimanche 7 août 2011
J'ai seize ans de grosse violence sur la 132 Est.
Hier je me promenais en bicycle sur la 132 pis je me suis souvenu d'un truc c'est vraiment un truc que j'avais oublié, peut-être par exprès je sais pas. C'était l'automne que John avait eu de la marde avec le monsieur un peu fou que le monde disait qu'y voulait sacrer le feu aux maisons pis qu'y frappait les madames sur le bord du chemin avec son truck. Ce monsieur-là y faisait peur à tout le monde parce que des jours il était smatte à mort pis des jours il criait criait criait non-stop pis il cognait. Une fois il a rapporté aux polices que mon John avait voulu le tuer avec un gun, c'est tu vrai c'est tu pas vrai moi je le sais pas, ce que je sais par exemple c'est qu'après ça, le soir quand je revenais de la poly en autobus pis qu'ils en parlaient à la radio, qu'ils disaient que John était passé en cour contre le monsieur-un-peu-fou pis qu'il avait perdu sa cause pis qu'il perdait toutte, je rougissais des joues pis je pleurais par en-dedans sans fin. C'est à partir de cet automne-là que j'ai commencé à toujours vouloir m'asseoir toute seule dans l'autobus, d'un coup qu'ils en reparleraient à la radio pis que j'aurais l'air folle encore.
Après ça, chaque fois que John pis moi on allait à quelque part je pensais juste à une affaire, c'était de surtout pas croiser le monsieur-un-peu-fou, paraît qu'il disait à tout le monde qu'il nous câlisserait une volée mais c'était pas sûr on savait pas si c'était la vérité ou quoi.
Un jour alors j'ai seize ans, tout ça ça fait des années pis le monsieur fou ben on placote qu'il a trouvé les bonnes pilules pis qu'il est rendu oké, moi c'est la première fois que je conduis pis c'est mon John qui me montre comment. On roule vraiment lentement pis il me dit de prendre la 132, moi je dis que non que ça va trop vite la 132, lui il me répète que oui oui que je suis capable alors à la lumière je tourne à gauche pour la prendre. Je conduis mon coeur bat comme un maudit fou, je regarde tout le temps dans le rétroviseur comme John m'a dit de faire, pis là tout d'un coup John il arrête de sourire pis il m'ordonne de pas regarder dans le rétroviseur ni sur les côtés ni rien non de juste regarder la route pis de pas capoter. Je comprends plus rien, je le fais comme il dit mais là John il commence à crier, il regarde à côté de moi pis il crie pis il dit de me mettre sur l'accotement tout de suite. Je me retourne pour regarder c'est quoi c'est qui c'est plus fort que moi, pis là je vois le monsieur-un-peu fou, il est dans son gros truck il roule à côté de mon char qui est tout petit petit pis il se tasse de plus en plus, il va peut-être m'emboutir qui sait comme il faisait aux madames mais que personne le mettait en prison parce qu'il avait le droit parce qu'il était malade dans la tête. Il me regarde, il est crampé de rire, il sort sa grosse langue comme s'il bouffait une chatte pis moi je pense une chose, ça s'adresse à John, je demande en secret tant qu'à ça pourquoi tu l'as pas knocké pour de vrai.
J'ai seize ans de grosse violence sur la 132 Est pis ça va me prendre ben du temps avant de conduire encore.
Après ça, chaque fois que John pis moi on allait à quelque part je pensais juste à une affaire, c'était de surtout pas croiser le monsieur-un-peu-fou, paraît qu'il disait à tout le monde qu'il nous câlisserait une volée mais c'était pas sûr on savait pas si c'était la vérité ou quoi.
Un jour alors j'ai seize ans, tout ça ça fait des années pis le monsieur fou ben on placote qu'il a trouvé les bonnes pilules pis qu'il est rendu oké, moi c'est la première fois que je conduis pis c'est mon John qui me montre comment. On roule vraiment lentement pis il me dit de prendre la 132, moi je dis que non que ça va trop vite la 132, lui il me répète que oui oui que je suis capable alors à la lumière je tourne à gauche pour la prendre. Je conduis mon coeur bat comme un maudit fou, je regarde tout le temps dans le rétroviseur comme John m'a dit de faire, pis là tout d'un coup John il arrête de sourire pis il m'ordonne de pas regarder dans le rétroviseur ni sur les côtés ni rien non de juste regarder la route pis de pas capoter. Je comprends plus rien, je le fais comme il dit mais là John il commence à crier, il regarde à côté de moi pis il crie pis il dit de me mettre sur l'accotement tout de suite. Je me retourne pour regarder c'est quoi c'est qui c'est plus fort que moi, pis là je vois le monsieur-un-peu fou, il est dans son gros truck il roule à côté de mon char qui est tout petit petit pis il se tasse de plus en plus, il va peut-être m'emboutir qui sait comme il faisait aux madames mais que personne le mettait en prison parce qu'il avait le droit parce qu'il était malade dans la tête. Il me regarde, il est crampé de rire, il sort sa grosse langue comme s'il bouffait une chatte pis moi je pense une chose, ça s'adresse à John, je demande en secret tant qu'à ça pourquoi tu l'as pas knocké pour de vrai.
J'ai seize ans de grosse violence sur la 132 Est pis ça va me prendre ben du temps avant de conduire encore.
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