C'était une date juste de même
au hasard
Lui avait écris elle avait dit oui.
S'était sentie spéciale.
C'était doux, comme liberté à prendre
Se laisser aller dans l'imprévu le pas convenu
Le sparkle du moment.
Une bière flatte de début de soirée
Chez Bruno-Sport-Beaubien
Parce qu'y avait p'us d'place nul part
Pas les gros chars. mais mieux que rien.
Elle a s'était mis belle pis ça clashait
Avec la cendre dans les cendriers.
Avec les vieux pas de dents sur leurs vélos rouillés.
Qui rôdaient
Mais leurs belles p'tites faces dans la nuit belle, itoo
Des paroles lancées qui mènent n'importe où
Ça, c'tait l'fun à voir.
Lui il avait des beaux yeux pis d'autres choses, tsé.
Dans ses American Eagle's
Pas les gros chars. mais mieux que rien.
Pis y avait payé l'pichet.
Mais là le téléphone a sonné
Elle a pas répondu, c'tait une p'tite fille bien élevée
Mais ça arrêtait p'us
Allo allo. Nico. Laisse-moi donc tranquille.
Toi tu sais b'en que j'ai une date qu'est-ce que tu veux
Nom de Dieu.
C'est que ta date, ma chère amie.
Son beau message que t'as reçu
Copié-collé y court les rues
Éparpillé comme une lettre
Mal adressée.
Comme une.
Publicité.
Comme une.
Commune.
Pis tout d'un coup elle a les bleus
Lui l'autre bord
Y veut savoir.
Qu'est-ce qu'y veut, Nico. Hein.
Qu'est-ce qu'y veut?
Elle a répond pas.
A fixe drette en avant.
Pis tout c'qu'a se dit.
Nom de Dieu. Jésus. Marie.
Le pichet est encore.
Plein.
Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.
dimanche 23 mai 2010
mercredi 19 mai 2010
Je suis lâche.
Je suis encore en recherche de job.
Je passe ma vie en recherche de job.
Je cherche une job pendant que je mange, pendant que je fais la vaisselle, le ménage, pendant que je suis au parc, pendant que j'écoute de la musique et pendant que je dors, je rêve que je cherche une job. Le problème, c'est que je peux pas garder une job plus que six mois. C'est physique, c'est viscéral.
Emploi-Québec me donne mal au coeur. Kijiji me donne mal au coeur. Les offres d'emploi du Voir me donnent mal au coeur. Pour moi, ça pis regarder un dépotoir, nulle différence.
La semaine passée, on m'a engagée pour faire de la sollicitation téléphonique. J'ai mis mon beau suit de grande personne, j'ai aiguisé mon crayon, j'ai acheté un beau cahier de notes, j'ai étudié la brochure de l'entreprise pis je suis arrivée quinze minutes d'avance. J'ai souri pis j'ai serré la main à tout le monde. Je vous le jure, j'ai jamais eu autant de bonnes intentions de toute ma vie.
Mais là, la fille a commencé à expliquer les choses qu'y fallait que je fasse. Des choses que tout le monde avait l'air de trouver faciles, ouais, faciles. pis normales. Tout le monde. Je les ai regardés, ces gens-là. Pas plus beaux pis pas plus fins que moi. Y étaient même drôles pis bien habillés pis toutte, pas niaiseux, pas surnaturels non plus.
Moi, j'ai craqué.
49 minutes plus tard, j'étais dehors en train de brailler ma vie.
C'est que je me suis mis à penser à mon beau Dan Gaudreau, parce que j'y pense à chaque minute, depuis qu'il est parti. Je me suis dit, si j'avais à mourir à 34 ans, je voudrais-tu avoir passé l'été icitte? Sur le tapis gris, pas de fenêtre, pas de vie, pis le mal de coeur.
J'ai calculé. Si c'est vrai qu'on va tous mourir en 2012, peut-être que je pourrais vivre au crédit jusque là, sans problème. Tranquille, tsé.
J'ai acheté une grosse cannette de Labatt 50, suis allée au parc Lafontaine, me suis mis nu pieds dans le gazon, avec des belles personnes, pis j'ai recommencé à respirer.
J'en veux pas, de job. Je veux rien savoir. Je suis une artiste, calvaire. Je veux écrire des affaires, chanter des beaux mots, lire, peinturer des murs, me questionner sur le sens de la vie, écouter le vent, les gens et pleurer. Profondément. Je me trouve lâche et tout le monde autour de moi me trouve lâche. Je SUIS lâche. Ce que j'aime ne sert à rien. Je ne sauverai pas le monde, je ne découvrirai pas de nouvelles technologies, je ne battrai jamais de records de productivité.
C'est physique, c'est viscéral. Je peux pas garder une job. Ça me fait maigrir, ça me donne des cernes, pis le mal de vivre. Je suis tellement déçue d'être faite comme ça, mais je suis faite comme ça.
Je veux faire un hommage aux gens autour de moi qui travaillent cinquante heures semaine, qui se donnent donc b'en. Qui sont fatigués pis qui ont des enfants à faire vivre. Qui ont des maisons à payer. Qui continuent même s'ils sont tannés. Qui foncent dans la vie, qui arrachent les murs tellement sont forts pis entêtés. Qui se laissent pas abattre par les difficultés. Je vous admire et je vous envie. Je vous chanterais une messe si je savais comment on fait.
J'espère quand même que vous aimez ce que vous faites.
Comment vous faites?
Moi, pendant ce temps-là, je réfléchis. Elle est où, ma place? Qu'est-ce que je peux faire pour trouver mon équilibre, dans la patente?
En tout cas, si vous avez des jobines temporaires, vous savez à qui parler.
J'suis bonne dans toutte, mais pas longtemps.
Je passe ma vie en recherche de job.
Je cherche une job pendant que je mange, pendant que je fais la vaisselle, le ménage, pendant que je suis au parc, pendant que j'écoute de la musique et pendant que je dors, je rêve que je cherche une job. Le problème, c'est que je peux pas garder une job plus que six mois. C'est physique, c'est viscéral.
Emploi-Québec me donne mal au coeur. Kijiji me donne mal au coeur. Les offres d'emploi du Voir me donnent mal au coeur. Pour moi, ça pis regarder un dépotoir, nulle différence.
La semaine passée, on m'a engagée pour faire de la sollicitation téléphonique. J'ai mis mon beau suit de grande personne, j'ai aiguisé mon crayon, j'ai acheté un beau cahier de notes, j'ai étudié la brochure de l'entreprise pis je suis arrivée quinze minutes d'avance. J'ai souri pis j'ai serré la main à tout le monde. Je vous le jure, j'ai jamais eu autant de bonnes intentions de toute ma vie.
Mais là, la fille a commencé à expliquer les choses qu'y fallait que je fasse. Des choses que tout le monde avait l'air de trouver faciles, ouais, faciles. pis normales. Tout le monde. Je les ai regardés, ces gens-là. Pas plus beaux pis pas plus fins que moi. Y étaient même drôles pis bien habillés pis toutte, pas niaiseux, pas surnaturels non plus.
Moi, j'ai craqué.
49 minutes plus tard, j'étais dehors en train de brailler ma vie.
C'est que je me suis mis à penser à mon beau Dan Gaudreau, parce que j'y pense à chaque minute, depuis qu'il est parti. Je me suis dit, si j'avais à mourir à 34 ans, je voudrais-tu avoir passé l'été icitte? Sur le tapis gris, pas de fenêtre, pas de vie, pis le mal de coeur.
J'ai calculé. Si c'est vrai qu'on va tous mourir en 2012, peut-être que je pourrais vivre au crédit jusque là, sans problème. Tranquille, tsé.
J'ai acheté une grosse cannette de Labatt 50, suis allée au parc Lafontaine, me suis mis nu pieds dans le gazon, avec des belles personnes, pis j'ai recommencé à respirer.
J'en veux pas, de job. Je veux rien savoir. Je suis une artiste, calvaire. Je veux écrire des affaires, chanter des beaux mots, lire, peinturer des murs, me questionner sur le sens de la vie, écouter le vent, les gens et pleurer. Profondément. Je me trouve lâche et tout le monde autour de moi me trouve lâche. Je SUIS lâche. Ce que j'aime ne sert à rien. Je ne sauverai pas le monde, je ne découvrirai pas de nouvelles technologies, je ne battrai jamais de records de productivité.
C'est physique, c'est viscéral. Je peux pas garder une job. Ça me fait maigrir, ça me donne des cernes, pis le mal de vivre. Je suis tellement déçue d'être faite comme ça, mais je suis faite comme ça.
Je veux faire un hommage aux gens autour de moi qui travaillent cinquante heures semaine, qui se donnent donc b'en. Qui sont fatigués pis qui ont des enfants à faire vivre. Qui ont des maisons à payer. Qui continuent même s'ils sont tannés. Qui foncent dans la vie, qui arrachent les murs tellement sont forts pis entêtés. Qui se laissent pas abattre par les difficultés. Je vous admire et je vous envie. Je vous chanterais une messe si je savais comment on fait.
J'espère quand même que vous aimez ce que vous faites.
Comment vous faites?
Moi, pendant ce temps-là, je réfléchis. Elle est où, ma place? Qu'est-ce que je peux faire pour trouver mon équilibre, dans la patente?
En tout cas, si vous avez des jobines temporaires, vous savez à qui parler.
J'suis bonne dans toutte, mais pas longtemps.
dimanche 16 mai 2010
On allume des chandelles parce qu'on sait pas quoi faire d'autre.
Je viens d'allumer une chandelle.
Je l'avais allumée hier itoo.
J'ai prié. Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'autre, quand ça arrive.
J'ai demandé à Dan : S'il te plaît, si t'es noyé, va-t'en pas trop loin. Au moins, les gens qui t'aiment vont pas t'attendre en vain toute la vie.
Je sais pas si c'était la chose à faire. Peut-être que des fois c'est mieux d'attendre en vain toute la vie.
Pis j'ai attendu. comme tout le monde.
Pis j'ai su.
J'ai pleuré, mais j'ai surtout souri en me souvenant de Dan Gaudreau pis de ses yeux. De son humour, surtout.
Je le connaissais pas beaucoup mais il m'avait marqué, comme ça arrive que les gens sur qui on flash nous marquent. C'était particulièrement QUELQU'UN.
Il est disparu et c'est mon premier contact avec la mort, parce que j'ai été chanceuse, avant.
Là, la seule chose à laquelle je pense, c'est à sa famille et ses amis proches.
Je veux juste me concentrer sur eux. je veux essayer de sourire à leur place.
J'ai bu un verre de vin pis j'ai mangé un grilled cheese. J'ai savouré tout, tout, tout.
Après ça, j'ai regardé des photos de lui sur mon cellulaire.
Ça fait trois heures que ma machine est buggée sur une photo de Dan.
Peut-être qu'il a fait exprès, le torieux.
J'envoie plein d'amour dans les airs à qui en a besoin.
Dan Gaudreau, on t'oubliera pas.
Je l'avais allumée hier itoo.
J'ai prié. Qu'est-ce que tu veux qu'on fasse d'autre, quand ça arrive.
J'ai demandé à Dan : S'il te plaît, si t'es noyé, va-t'en pas trop loin. Au moins, les gens qui t'aiment vont pas t'attendre en vain toute la vie.
Je sais pas si c'était la chose à faire. Peut-être que des fois c'est mieux d'attendre en vain toute la vie.
Pis j'ai attendu. comme tout le monde.
Pis j'ai su.
J'ai pleuré, mais j'ai surtout souri en me souvenant de Dan Gaudreau pis de ses yeux. De son humour, surtout.
Je le connaissais pas beaucoup mais il m'avait marqué, comme ça arrive que les gens sur qui on flash nous marquent. C'était particulièrement QUELQU'UN.
Il est disparu et c'est mon premier contact avec la mort, parce que j'ai été chanceuse, avant.
Là, la seule chose à laquelle je pense, c'est à sa famille et ses amis proches.
Je veux juste me concentrer sur eux. je veux essayer de sourire à leur place.
J'ai bu un verre de vin pis j'ai mangé un grilled cheese. J'ai savouré tout, tout, tout.
Après ça, j'ai regardé des photos de lui sur mon cellulaire.
Ça fait trois heures que ma machine est buggée sur une photo de Dan.
Peut-être qu'il a fait exprès, le torieux.
J'envoie plein d'amour dans les airs à qui en a besoin.
Dan Gaudreau, on t'oubliera pas.
Granby-nostalgie
Dans le pub
Y avait p'us rien que du monde
Habillé comme pour un enterrement
Mais avec des couleurs.
Ça sentait septembre
La sueur des gens
Qui ont trop dansé
Qui se sont trop aimés.
L'air entrait dans moi
Ça me pénétrait, comme
Tu étais dans moi.
Une odeur de serviette trempe
Comme dans ta maison.
Comme dans ton lit mouillé.
Ça sentait le maquillage coulé
Pis toi qui trouve ça beau
J'ai commandé un hamburger
Y était pas bon, comme le goût dans ma gorge.
La terrasse était vide.
Y avait personne pour me manger les joues
Comme un cornet d'crème glacée
Pis pour m'inviter à coucher
J'avais personne à qui dire non
Pis dire oui après.
J'ai regardé la cathédrale
En plein jour, c'était pas pareil
Une vraie mocheté
Ça m'a rappelé la fois
Où t'étais arrivé en retard
Je la regardais, la cathédrale.
Danielle me regardait, moi.
Elle pensait que j'avais l'air abandonnée
Ça paraissait.
Moi, j'avais pensé, en la regardant,
La cathédrale
C'est foutu.
C'est fini.
C'est foutu.
C'est fini.
Répété.
Plusieurs fois
J'ai emprunté cinq piasses
Pour un gros cornet
Sucré.
Pis du chocolat sur le tour.
Y avait p'us rien que du monde
Habillé comme pour un enterrement
Mais avec des couleurs.
Ça sentait septembre
La sueur des gens
Qui ont trop dansé
Qui se sont trop aimés.
L'air entrait dans moi
Ça me pénétrait, comme
Tu étais dans moi.
Une odeur de serviette trempe
Comme dans ta maison.
Comme dans ton lit mouillé.
Ça sentait le maquillage coulé
Pis toi qui trouve ça beau
J'ai commandé un hamburger
Y était pas bon, comme le goût dans ma gorge.
La terrasse était vide.
Y avait personne pour me manger les joues
Comme un cornet d'crème glacée
Pis pour m'inviter à coucher
J'avais personne à qui dire non
Pis dire oui après.
J'ai regardé la cathédrale
En plein jour, c'était pas pareil
Une vraie mocheté
Ça m'a rappelé la fois
Où t'étais arrivé en retard
Je la regardais, la cathédrale.
Danielle me regardait, moi.
Elle pensait que j'avais l'air abandonnée
Ça paraissait.
Moi, j'avais pensé, en la regardant,
La cathédrale
C'est foutu.
C'est fini.
C'est foutu.
C'est fini.
Répété.
Plusieurs fois
J'ai emprunté cinq piasses
Pour un gros cornet
Sucré.
Pis du chocolat sur le tour.
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