Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

dimanche 16 mai 2010

Granby-nostalgie

Dans le pub
Y avait p'us rien que du monde
Habillé comme pour un enterrement
Mais avec des couleurs.
Ça sentait septembre
La sueur des gens
Qui ont trop dansé
Qui se sont trop aimés.
L'air entrait dans moi
Ça me pénétrait, comme
Tu étais dans moi.

Une odeur de serviette trempe
Comme dans ta maison.
Comme dans ton lit mouillé.
Ça sentait le maquillage coulé
Pis toi qui trouve ça beau

J'ai commandé un hamburger
Y était pas bon, comme le goût dans ma gorge.
La terrasse était vide.
Y avait personne pour me manger les joues
Comme un cornet d'crème glacée
Pis pour m'inviter à coucher

J'avais personne à qui dire non
Pis dire oui après.

J'ai regardé la cathédrale
En plein jour, c'était pas pareil
Une vraie mocheté
Ça m'a rappelé la fois
Où t'étais arrivé en retard
Je la regardais, la cathédrale.
Danielle me regardait, moi.
Elle pensait que j'avais l'air abandonnée
Ça paraissait.
Moi, j'avais pensé, en la regardant,
La cathédrale

C'est foutu.
C'est fini.
C'est foutu.
C'est fini.
Répété.
Plusieurs fois

J'ai emprunté cinq piasses
Pour un gros cornet
Sucré.
Pis du chocolat sur le tour.

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