Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

jeudi 18 février 2010

Leçon d'honnêteté

Y est 20h45.
Je sors de travailler. J'ai eu une paye.
Je veux me gâter.
Déjà là, y'a des trucs que ma tête me dit, comme:
«Tu devrais pas.» «Tu dépenses trop.» «T'es superficielle.»
B'en moi OK, ta gueule, pis j'ai envie de m'acheter une crème à 35$ pour la face. pis c'est pas moi qui va m'arrêter.

J'entre dans la pharmacie.
Je choisis ma crème.
J'en profite pour acheter une couple d'autres cossins.
Je paie.
Je sors.
Je me demande comment ça se fait que ça m'a pas coûté plus cher.
Je regarde ma facture.

Pas de crème. sur la facture. Rien, pantoutte. Nulle trace.

Fuck off, que je me dis. La vie me fait un cadeau parce que je le mérite.

Mais là, y'a ma tête qui recommence, la salope.
«Attention. C'est comme si tu avais volé. Si tu voles, tu seras punie. Si tu craches dans les airs, ça va te retomber sur le nez.» (Merci maman).

Je vire de bord.
Je rentre dans la pharmacie.
La fille est toujours là. cute pis a sourit.

«Excusez-moi mademoiselle, je me sens trop mal, c'est que vous avez oublié de me charger la crème...».

Oh qu'a sourit p'us, la fille. Elle me regarde, elle y croit pas. Elle en revient pas. Elle capote, tellement qu'elle me trouve épaisse.

Je l'ai payé, mon maudit 35$.
Jean-Coutu me remercie.


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