Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.
samedi 30 avril 2011
Cinq heures du matin pas rapport.
Tantôt dans le métro y avait deux madames liftées en talons hauts qui racontaient leur mari qui les avait trompées c'était triste pour mourir, mais juste en face de moi y avait une mademoiselle toute belle toute brune avec un petit garçon tout blond coupe-bol, j'osais pas les regarder sauf mais elle la madame elle me faisait tout le temps des beaux sourires, je comprenais pas si j'avais une tache de mayonnaise dans le front ou quoi. Finalement je lui ai rendu son sourire mais pas trop trop, juste pour dire, je voulais pas qu'elle pense des affaires, pis quand elle est descendue elle a dit byyyye pis elle a dit à son bébé-blond de me dire byyyye aussi pis les deux ils m'ont fait des becs soufflés dans leurs mains, j'ai un peu pleuré après, je sais pas quel genre de vibe j'avais peut-être que c'est parce que je revenais de Thetford Mines pis que le monde sont fins là-bas pis qu'ils rient de mes jokes, même si l'eau est toute jaune j'ai ben aimé ça en tout cas.
vendredi 29 avril 2011
Bienvenue Welcome.
On va être séparés pour un petit boutte je sais que c'est plate, mais dans mon téléphone j'ai une photo qui va me consoler chaque fois que je vais la regarder oui chaque fois. C'est ta main aux ongles un peu longs de guitariste pis ma main avec des ongles en couleurs qui se tiennent fort pis y a aussi un napperon qui dit Bienvenue Welcome sur la table pis en petit petit on voit pas bien mais y a un message de biscuit chinois, si je me souviens bien ça dit de commencer dès maintenant à planifier nos vacances de rêve. C'était cool à ce moment là parce qu'on était assis côte à côte sur la banquette en cuirette pis on écoutait pas la game de hockey comme tout le monde non on parlait pis on s'aimait à la place, on se collait l'oreille sur mon Ipod pour entendre les chansons que je faisais jouer, toi pis moi en même temps. Toi tu voulais pas qu'on dérange les autres avec le bruit mais moi je m'en foutais, c'est un peu toujours de même des fois ça me fait chier mais dans le fond une chance que t'es là. Pis aussi y a un truc c'est que moi je crois tout le temps aux biscuits chinois fait que qu'est-ce tu dirais des Îles de la Madeleine, ça va faire changement des pyramides pis des pharaons pis du Sphinx qui est même pas beau si ça se trouve.
samedi 23 avril 2011
Je travaille plus a Dégueulton c'est fini ce temps-là.
Y en a qui vont me manquer, surtout celui qui venait manger quatre fois en huit heures, qui remplissait mes poches et mes oreilles de cling-cling.
Je viens d'avoir vingt-quatre ans j'haïs ma fête c'est cruel, parce que je veux tout le temps rester toute seule dans mon bain mais après je braille que j'suis toute seule dans mon bain.
Je sors plus beaucoup c'est fini ce temps-là itoo. Je me sens trop seule au milieu d'une piste de danse seule quand je danse pas et tout tourne autour tout tourne autour et je comprends rien de ce que je fais là.
Je sors plus beaucoup c'est fini ce temps-là itoo. Je me sens trop seule au milieu d'une piste de danse seule quand je danse pas et tout tourne autour tout tourne autour et je comprends rien de ce que je fais là.
Y a du monde qui me passe dans la face sans me regarder mais je les regarde pas pfffft et je sais plus trop si c'est moi qui les aime pas ou l'inverse mais j'ai tendance à capoter.
Je suis un peu comme quelqu'un qui existe plus beaucoup à l'extérieur de moi tout à l'intérieur et avec des yeux qui disent pas allo sont trop fatigués, faut être perspicace pour les trouver fins.
Je travaille fort et tout coule par terre rien ne reste dans mes mains à la fin, tout à l'extérieur rien à serrer qu'un gâteau de fête riche comme une brique qui fait engraisser, un bouquet de fleurs qui fait pitié et une couple de petits rires qui sont vrais mais pas beaucoup, et de l'amour un peu et aussi une idée c'est que fuck je peux tout faire dans la vie mais j'pourrai pas me saouler en même temps ça c'est sûr, ni m'acheter quinze robes à 200 piasses ni servir des gras trans non-stop dans un delicatessen.
Faut que je choisisse pis que j'arrête de chialer.
samedi 16 avril 2011
À soir dans l'ciel y a toé pis moé.
Jean-Guy arrive au magasin de guitares il a l'air normal sauf un petit quelque chose d'un peu pété, il dit au vendeur moi je veux la guitare la moins chère le vendeur se dit encore un maudit qui connaît rien qui veut acheter une dompe pis moi j'haïs ma job pour mourir, il lui répond sans sourire alors. Mais Jean-Guy est pas un maudit, il a même une brillance dans ses quenoeils une brillance douce, il renifle dans son nez il dit excuse-moi je suis ému c'pour ça c'parce que j'achète ça pour Mario l'itinérant pis moi-même j'ai failli être dans 'rue mais j'ai été sauvé c'pour ça j'suis ému mon gars. Le vendeur se sent un peu moins fâché il lui vend sa guitare il lui donne des picks en extra pis il y pense fort fort après, vraiment fort, jusqu'à temps que Jean-Guy revienne avec son kodak en sautant partout pis qu'il lui montre le vidéo de Mario qui joue de sa guitare. Y joue trois accords y chante à soir dans l'ciel y a toé pis moé pis c'est à peu près ça, y a du vent dans ses cheveux longs comme un real pis quand y arrête y dit à Jean-Guy va-t-en pas j'vas t'en jouer une autre pis y joue la même maudite affaire, trois accords pis c'est la plus belle chose que le vendeur pis Jean-Guy ont entendue de leur vie j'pense pis quand le vendeur va le raconter à sa blonde le lendemain matin les deux vont se serrer fort fort à côté de la cafetière en pleurant un peu pis c'est pour des affaires de même qu'on vit me semble.
samedi 2 avril 2011
Extrait.
Je sais pas comment ça je me suis rendue là. Le trois quart du temps je me sens comme de la marde pis je mange des gâteaux Vachon. À cause de tout ça je suis un million de filles en même temps comme un amalgame de filles toutes pas sûres, des filles boîtes à malle des fois c’est mélangeant souvent ça marche même pas alors je braille encore plus fort. Depuis ça je peux jamais dire blanc ou noir, oui ou non, en étant certaine, sans regarder autour. J’avais pas pris conscience de ça mais là ça se précise de plus en plus, c’est à cause de Mathieu Rouge principalement, parce qu’il aime ça comparer et choisir. Alors il demande Lennon ou McCartney? Je réponds je sais pas ça dépend. Il dit hum hum.
Des fois quand on va à la piscine, il me prend en dessous de l’eau il me lance dans les airs, c’est le plus beau jour de ma vie parce que je me sens petite et légère. Je ris et il me serre vraiment fort et je souhaite vraiment fort qu’il ait pas vu la peau d’orange crapoutie sur mes cuisses et mes varices de mauvaise circulation du sang qui me font des jambes dégueulasses. Et il fait comme s’il avait pas vu si oui parce qu’il me dit dans l’oreille qu’il voudrait me baiser à mort et qu’il a chez lui un livre, un livre tellement fou que je vais adorer, et mes yeux scintillent dans leurs paupières mon dieu comment ça se fait qu’il existe et qu’il me mange le soir dans mon lit. Et là il me demande Kafka ou Orwell? Et je sais plus rien de rien.
Ce qui est le plus débile et tragique avec Mathieu Rouge, c’est qu’un jour j’ai réalisé qu’on était faits pour s’aimer parce que tous mes accessoires sont rouges et que tous les accessoires de mon amie Aline sont bleus quand elle a un homme de vie qui s’appelle Jimi Blue. Pour moi c’est clair en tout cas.
Rouge aime me marquer la peau. Il me serre les bras ça fait des bleus, il me suce le cou et ça fait des violets, il m’égratigne en bas avec sa barbe, il me brûle avec son bout de clope et ça saigne des fois et le plus fou c’est que je suis folle de ça. Je suis complètement folle de ça et je dis encore et encore. Quand je m’habille je fais exprès de le faire pour montrer mes marques, je veux que tout le monde les voie et je lui appartiens encore plus de même. Je lui vole ses affaires pour qu’il les oublie chez nous, je les porte et avec les marques tout est parfait, je suis à lui. Quand on marche je reste derrière et le regarde de dos, sa carrure la forme de son corps ses cheveux en grosses boucles folles folles, fuck je le veux pour moi pour le reste de ma vie pis si c’est ça je chialerai plus jamais jamais.
- On mange quoi?
- Je sais pas ça dépend
- Hum hum. Ben d’abord tu veux une comédie ou un film d’action?
- Je sais pas…
- Hum hum. Ben va choisir un film, ça serait pas pire quelque chose de japonais.
Ça va comme ça encore et encore je le déçois tellement, je veux dégueuler je tremble je me concentre vraiment fort pour dire, je sais pourtant, fuck ton film japonais je veux quelque chose de plus sweet qui s’écoute fuck tes manières de fils à maman qui m’emmerdent en calvaire mais là rien ne sort parce que j’aime trop ça quand il me serre et je sais qu’il observe il attend de voir si je suis intelligente si je sais me partager en choix et en décisions sensées et s’il me quitte je vais m’énerver à mort.
La nuit des fois il se réveille en pleurant il appelle : Fanny, Fanny, je fais comme si je dormais comme si j’avais rien entendu. Je sais qu’il ne m’a pas choisie et il me quitte et je jure que je recommencerai plus que l’amour c’est fini que je tire la plug pour au moins un an, que le prochain va en baver comme un gros sale.
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