Je n'ai pas de tête. Je suis omnipolaire. Je marche dans les rues en chantant mal et en faisant des punch de drum avec mes mains et en buvant du vin dans un sac en papier brun. Je bois aussi des cafés-filtre au Dégueulton, des fois j'y travaille et tout le temps j'y écoute aux tables. Je sors danser dans les bars country. Je suis pas super en Charleston. Je cherche une liberté douce. Je fragmente les histoires des gens que je rencontre au cours de mes soirées qui n'ont ni tête ni rien non plus.

dimanche 2 janvier 2011

Le fuckall du rien fuckall.

Je portais des épaisseurs et des épaisseurs de linge.
Des jupes par-dessus des jupes par-dessous des pantalons par-dessus des collants.
Les cheveux lisses pas une couette qui dépasse le visage par-dessous.
Je longeais les murs, je parlais tout bas, la langue des autres, la langue straight, les mots jamais trop longs jamais trop beaux. Les mots à trois cennes se plantaient dans ma bouche me battaient me faisaient mal des bleus des trous comme des scies mécaniques tout comme vos yeux, camarades.
Je gardais tout pour le papier, je cachais les pages sous mon matelas je serais morte si on avait su, je lissais je lissais mon esprit.
Je pleurais le soir en me couchant, j’avais des seins, croyais qu’on se moquerait de moi si on les voyait je faisais des fuck you par la fenêtre en me déshabillant au cas où.
Je me serrais moi-même, j’étais petite quatre-vingt livres je m’en souviens je ne mangeais pas je me caressais les os j’avais froid je ne savais rien faire d’autre. Un gâteau par mois et les doigts dans la gorge, je souriais après en sortant pour l’école.
Toi tu étais blond tu faisais du sport tu étais rebelle et artistique tu étais grand tu avais la barbe tu faisais l’amour avec des filles étampées du sceau de la qualité estie d’esti que t’étais beau.
Tu m’as brisé le cœur tu m’as marquée du sceau du par-dessous, je me suis tue je me suis trahie, tu n’y es pour rien.
Je te cherchais dans mon ventre vide entre mes orteils sous mon matelas dans les coins de poussière.
Je t’attendais je t’attendais je t’attendais, je savais que tu ne viendrais pas c’est ok c’est ok.

Maintenant tu dors dans les dunes tu voyages avec le pouce tu connais les chamans et les secrets tu sais les chemins tu as vu le feu et l’eau tu es étampé de liberté, trop pour moi qui sommes-nous à présent, toi dans les Îles moi au salon.
Quand je t’ai vu hier j’ai dansé. J’avais mis du maquillage et des barrettes, ça m’a fait drôle et pour tout t’avouer, je me sens pas beaucoup meilleure qu’avant, j’ai toujours l’impression d’être à côté tu sais.

Toi tu dis que j’ai éclos que je suis libre que tu comprends pas t’étais où quand c’est arrivé, que je suis le symbole du possible.
Moi j’y pense et je t’en veux d’avoir été dans la bouche des plus belles, jamais je n’oublierai le sentiment, le fuckall du rien fuckall.
Pourquoi tu t’en es pas rendu compte avant, y est trop tard maintenant t’es tannant d’en parler.
Ma plume vivait avant, mes yeux vivaient, j’étais vivante je battais dans ma poitrine avec les bleus et les trous et j’attendais tu n’as rien vu par-dessous.

Mais grâce à toi aujourd’hui je dis paix à l’univers.
Paix et merci.
Que s’est-il passé entre le par-dessous et le par-dessus, quelle lumière a vécu tout d’un coup, qui m’a sauvée qui quoi.
Peut-être un peu toi peut-être pas.
Mais je souris tu sais.
Pour le souvenir, pour le mouvement, pour le battement, pour l’enseignement du grandiose. Tu étais grandiose.
Tu l'es.
Et moi aujourd'hui je suis vivante, tellement vivante, je jaillis.

2 commentaires:

  1. Wow, wow, wow. Fort, fort, ce texte. Publie-le, envoie-le quelque part. Comme à la revue Lapsus, par exemple, pour le prochain numéro (c'est pas avant l'année prochaine, mais quand même).

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  2. miam.
    Ce texte est diablement délicieux.

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